Le seuil de rentabilité ou point mort expliqué
Pour bien appréhender sa comptabilité, il est important de comprendre ce qu’est le point mort aussi appelé le seuil de rentabilité.
Il s’agit en fait du montant de chiffre d’affaires d’une entreprise nécessaire afin d’obtenir un résultat à l’équilibre.
Il s’agit finalement de savoir quand l’entreprise réussit à couvrir ses charges fixes.
Charges fixes ou charges variables
Avant de voir comment se calcule le seuil de rentabilité, attardons-nous sur cette distinction charges variables et charges fixes.
Les charges variables sont les charges qui évoluent en fonction du chiffre d’affaires, tandis que les charges fixes aussi appelées charges de structures seront à régler même avec un chiffre d’affaires nul.
En pratique, les charges variables seront donc, les matières premières et différentes fournitures ou commissions sur ventes. Tandis que les salaires, les amortissements et les loyers seront des charges fixes.
Néanmoins, lors d’une analyse il est parfois important de prendre en compte les effets de pallier.
En effet, passé certains seuils d’activité, il peut être nécessaire d’augmenter la capacité de production en embauchant du nouveau personnel, en investissant dans de nouvelles machines ou encore en changeant de local.
Mode de calcul
Le seuil de rentabilité se calcule grâce au taux de marge sur coût variable.
Taux de Marge sur coût variable = (Chiffre d’affaires – Charges variables) / Chiffre d’affaires
Et il existe ensuite 3 façons d’exprimer le seuil de rentabilité
Seuil de rentabilité en valeur : Charges fixes / Taux de Marge sur coût variable
Ce seuil de rentabilité en valeur est le chiffre d’affaires permettant un résultat à l’équilibre
Seuil de rentabilité en volume : Seuil de rentabilité en valeur/Prix vente unitaire
Ce seuil permet d’identifier le nombre de produits que l’entreprise doit vendre afin d’obtenir un résultat à l’équilibre.
Seuil de rentabilité en jours : Seuil de rentabilité en valeur / Chiffre d’affaires * 365 jours
Ce calcul nous indique au bout de combien de jours l’entreprise commence à dégager du bénéfice. Plus ce chiffre est élevé, moins l’entreprise a de marges de manœuvre.
Exemple de calcul
Une entreprise réalise un chiffre d’affaires de 250 000 € et a vendu 50 000 produits
Le cout d’achat unitaire de ses produits est de 3,5 €.
Les salaires s’élèvent à 45 000 € et le loyer à 1200 € mensuel.
Les couts variables s’élèvent à 3,5 * 50 000 = 175 000 €.
Les charges fixes sont égales à 1 200 * 12 + 45 000 = 59 400 €
Le taux de marge sur cout variable = (250 000 – 175 000) / 250 000 = 0,3
Le seuil de rentabilité en valeur = 59 400/0,3 = 198 000 €
Le seuil de rentabilité en volume = 198 000/5 = 39 600 produits
Le seuil de rentabilité en jours = 198 000/250 000 * 365 = 289 jours.
Cela signifie que l’entreprise doit atteindre 198 000 € de chiffre d’affaires pour réussir à couvrir ses charges fixes, soit 39 600 produits.
Avec un chiffre d’affaires constant, l’entreprise atteint cet objectif le 289 eme jour de l’année.
Comment calcule-t-on le point mort d’une entreprise lors de sa création :
Certes, le chiffre d’affaires est inconnu, mais le calcul reste inchangé.
Pour calculer le taux de marge sur cout variable, il sera pris en compte le prix de vente unitaire prévisionnel ainsi que le cout variable unitaire prévisionnel.
Ainsi, le taux de marge sur cout variable =
(Prix de vente unitaire – Charge variable unitaire) / Prix de vente unitaire
Comment améliorer son seuil de rentabilité
De la bonne rentabilité de l’entreprise dépend la survie de l’entreprise. Il s’agit donc d’un indicateur à analyser de près.
Si l’entreprise dispose de différents produits, il est souvent intéressant de faire des calculs par produits. Néanmoins, ne perdez pas de vue l’image globale de l’entreprise !
En effet, un produit avec une très faible marge, permet peut-être de couvrir l’ensemble des charges fixes. Et au contraire, un produit avec une marge très confortable, mais avec un marché trop étroit ne pourrait peut-être pas supporter à lui seul les charges fixes nécessaires à sa production. La réflexion doit ainsi se faire en intégrant la stratégie de l’entreprise.
Après avoir comparé avec les produits internes à l’entreprise, il est nécessaire de comparer cette marge avec celle du secteur et de se poser les questions suivantes : Mon prix de vente est-il cohérent par rapport à mon marché et à la qualité de mon produit ? Mes prix d’achats peuvent-ils être renégociés ?
Enfin, l’analyse détaillée des charges fixes, permettent de réduire toutes dépenses superflues et d’abaisser le seuil de rentabilité.